Paramoteur en Mauritanie.

 

               El Beyed ou, 600000 ans d'hitoire.

 

        El Beyed est un tout petit village, situé dans un cirque à 600 kilomètres au nord-est de la capitale Nouakchott, sur le lit d'un ancien cours d'eau ou résistent encore quelques acacias qui offrent un peu d'ombre à proximité des habitations , huttes et khaïmas (tentes nomades carrées). Le cadre est fantastique, plateaux tabulaires d'un coté et, les champs de dunes qui gravissent les falaises de l'autre. Ici, il n'a pas plu depuis 5 ans et la végétation s'accroche aux plus petits interstices. Les familles sont éparpillées sur une dizaine de kilomètres et les puits sont souvent saumâtres. Le seul bâtiment en dur est l'école (oeuvre d'une ONG), jamais ouverte par manque d'enseignant. Voila pour le décor.

          El Beyed, c'est surtout un site préhistorique important du paléolithique (plus de 600000 ans) à nos jours ou le sol est jonché de bifaces (un des plus grand site de la planète), l'outil à tout faire de l'équipement préhistorique (dépeçage, découpage, grattage etc...) conçu par homo habilis. On trouve évidement beaucoup de gravures rupestres et malgré le pillage industriel de commerçants sans scrupules (bifaces, haches, pointes de flèches, céramiques etc...) le site reste exceptionnel.

            Accueil par Yeslem, le chef de village qui a beaucoup prospecté pour Théodore Monod et qui, sur les conseils de ce dernier a créé un musée pour le jour ou le tourisme viendra (aucun véhicule rencontré pendant une semaine).

             Au matin du quatrième jour, le vent est nul et j'informe Yeslem de mon intention de vol, prépare calmement le matériel, décolle tardivement (9h) et savoure d'en haut tout ce secteur que je sillonne depuis plusieurs jours avec Cacahuète (le 4x4 Renault de 1960). Quelques ronds sur le village au grand plaisir des spectateurs, découverte des vestiges d'un ancien fort datant de l'occupation Française, les traces de mon passage la veille sur un site de gravures rupestres, les plateaux tabulaires et leur érosion en dent de scie, parfois une sorte de chaos ou de gros blocs sont posés sur un haut relief friable, une guelta (bassin naturel ou l'eau est permanente), chose très rare dans ce secteur et ou un campement 8 kilomètres en aval dépend entièrement de cette eau. Plus loin, le sable à l'assaut des montagnes, les cordons dunaires occupant les lignes de crêtes, les traces des troupeaux de chèvres à la recherche de la maigre végétation, des marques de ravinements témoins des violents orages du passé, un champ de bifaces, dans un coin difficile d'accès, loin à l'abri des pilleurs celui là et, après en avoir pris plein les yeux pendant presque 2 heures, retour au centre ville et posé devant l'école ou Cacahuète et le public m'attendent. Grande admiration des locaux pour cet engin volant à taille humaine, commentaires et, une fois le matériel rangé, bien sur les 3 thés traditionnels.

          Ce jour là, Allah est relégué au second plan et, je serais nommé officiellement citoyen à part entière du village d'El Beyed pour leur avoir apporté un peu de bonheur dans ce coin ou, chaque jour est un combat.

             Le soleil se couche, je vais m'endormir en rêvant à tous ces sourires d'El Beyed.

              Maintenant, la suite en images comme d'habitude.

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